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Maki Murakami, Cécile Corbel, Chibi Japan Expo 2010

Par le :: Manifestations

series , 2008 , 2009 , animes , musiques , japan_expo

La 4ème édition de Chibi Japan Expo s'est déroulée ce week-end, du vendredi au dimanche, toujours à Montreuil, au parc des expositions de Paris-Est, comme en 2008 et en 2009.

La disposition des lieux est resté grosso modo la même avec 2 entrées au rez-de-chaussée, l'une pour les préventes et l'autre pour les visiteurs sans billet. Ce niveau 0 comportait les boutiques orientées japanimation, les médias et les stands jeunes créateurs/mode. Je n'ai noté que Taïfu en tant qu'éditeur dans le lot. Vous aviez aussi quelques échoppes classées culture et traditions et en marge du tout, quelques rangées de panneaux constituait l'exposition consacrée à Shôtarô Ishinomori, le mangaka le plus prolifique, devant Osamu Tezuka.
 

Stands

Au premier étage viennent ensuite les associations et les fanzines, avec de nombreux stands d'activités, que ce soit des jeux de plateau, des pliages origami, des bornes d'arcades, des tournois de jeux vidéos, des quiz, ou encore des mini-karaoké. Un coin était réservé aux arts martiaux, qui avait ses tatamis proche d'une zone butsu zen.  Les vestiaires du cosplay étaient à ce niveau, avec un espace photo à l'opposé. Les salles de conférence, de projections d'anime et de dédicace se situaient aussi à cet étage.

J'ai eu l'impression toute relative qu'il y a eu moins de foule le samedi après-midi que les éditions précédentes, n'ayant pas expérimenté de bouchon dans les allées, au niveau zéro. En fait, j'ai surtout l'impression, que les gens sont allés voir en masse les fanzines et les associations. Là, cela bouchonnait pas mal, aux alentours des escaliers mécaniques.

Au parc des expositions, les escalator mènent directement au premier étage mais uniquement à ce niveau. Vous pouvez rater facilement les autres pièces si vous ne faites pas un minimum attention. Il faut en fait emprunter les escaliers. Si vous avez l'habitude, vous pensez à accéder au 2ème étage, avec une salle d'activités animées par les association Tengumi et Bulles du Japon, déjà présentes au 1er étage. Vous trouviez aussi la salle Karaoké & Musique et la salle Cinéma & Drama. L'avantage de ces pièces était d'être au calme, même si une certaine moiteur ambiante se faisait sentir en fin d'après-midi.
 

Tengumi

Des escaliers différents vous permettaient d'atteindre les niveaux intermédiaires qui ne communiquent pas, mais l'un était visiblement plus en vue que l'autre, qui comportait pourtant au moins 2 stands, Asian'Efrei et Institut Touch Line. Je suppose que pas mal de monde a du allègrement les rater.

Si la disposition des lieux n'est pas idéale, avec des stands laissés pour compte, le plan et le programme disponibles gratuitement à l'entrée étaient plutôt clairs. Le tout tenait sur un seul fascicule, qui n'avait donc rien à voir avec le papelard quotidien que nous avions à Japan Expo, en faisant attention de prendre le plus récent, sachant que celui distribué l'avant-veille pouvait être caduque.

Là, d'un seul coup d'oeil, vous aviez la programmation du vendredi au lundi, qui mentionnait bien ce qui se passait aux arts martiaux et dans les salles du 1er et du 2ème étage. A défaut de savoir où étaient les salles, les visiteurs étaient au moins incités à les chercher.
 

Allées

La salle principale, toujours situé au sous-sol, était le lieu pour accueillir les différents concerts et défilés, ainsi que quelques jeux sur scènes. La disposition était avec une scène plus en avant et des sièges aussi sur les côtés, mais les premiers rangs étaient éloignés des barrières de bien 10 mètres, pendant les concerts du samedi. 

Il y avait des showcases produits par les invités J-Pop mais aussi des sessions animées par des groupes occidentaux qui font des reprises des classiques d'anime ou jeux vidéo. DoReMi Game & Cie qui intervient régulièrement dans d'autres conventions a fait son show mais j'ai préféré de loin la prestation du Yume Duo, qui avait pourtant un registre moins large, étant un duo piano violon. Leur interprétation du thème du Voyage de Chihiro "avait de la gueule".

La vendredi, nous avons eu droit à un concert de Koto, mais peut être un peu trop long au goût du public qui s'est montré de plus en plus bruyant au fil de temps. C'était loin d'être le silence religieux qui règne d'habitude pendant ce genre de prestation.
 

Koto

Tout le monde attendait visiblement le cosplay qui devait suivre. J'étais assez dubitatif au début, avec la petite mise en scène qui m'annonçait rien de bon, mais finalement la présentatrice s'en est très bien sortie, en animant agréablement un défilé qui peut sombrer dans l'ennuie quelque fois. La coupure au milieu, avec les créations personnelles,  était aussi bien trouvée pour rythmer le show.
 

Cosplay 1

Cosplay 2

Cosplay 3

Cosplay 5

Comme pour les Japan Expo, beaucoup de cosplayers étaient plus à voir dans les allées que sur la scène, et pas forcément avec des costumes moins jolis, notamment le samedi, où le défilé était exclusivement réservé à la mode.
 

Cosplay final

Les séries lives parodiques du monde geek étaient vraiment à l'honneur pendant le salon, avec moult conférences et des séances de dédicaces, avec Noob, NerdZ, Flander's Company et Hello Geekette. Question invités japanim, la voilure était très réduite cette année, avec une unique mangaka japonaise visible pendant le salon, Maki Murakami, l'auteur de Gravitation.

Cette dernière a tenu une conférence le samedi après-midi, qui a commencé par un rappel de son parcourt professionnel. Elle a commencé très tôt, en devant l'assistante de la soeur d'une de ses amies, une dessinatrice spécialisée dans le manga érotique.  Maki Murakami travaille ainsi pendant plus d'un an, avant de s'émanciper pour débuter sa carrière solo.

En 1996, elle commence la série qui la rendra célèbre, Gravitation. Ce n'est pas le premier manga boy love au Japon mais à l'époque, ils se passaient plutôt sous le manteau et Maki Murakami, elle-même, n'en avait jamais lu. Son originalité est d'être ainsi repartie de zéro, s'en se soucier des codes ou des références existantes dans le domaine. Du coup, c'est elle qui est devenue un référant.

Les questions du public ont concerné son titre phare Gravitation, où elle a signalé qu'elle a un pau participé à l'adaptation animée, en travaillant sur le character design et en donnant à l'équipe ses goûts musicaux. Malgré quelques mois de repos, elle a l'intention de continuer à travailler sur Gravitation EX cette année, et plusieurs chapitres sont prêts à sortir. Elle a également une idée claire de la fin qu'elle souhaite donner à cet opus, mais ignore quand est-ce qu'elle conclura l'histoire. Du coup, elle n'a pas répondu à une demande de précisions sur les relations entre des personnages. L'élément est encore secret.

Maki Murakami est revenue sur la genèse de Gamerz Heaven, une histoire de jeu vidéo qui transporte son héros dans une autre dimension. Il s'agit en fait d'une commande de l'éditeur Mad Garden. Ensuite, la mangaka était intéressée d'être publiée dans leur magazine Comic Blade, et de connaître une nouvelle expérience. Gravitation était un titre chez Gentosha.

A la question de savoir si d'autres de ses oeuvres allaient sortir en France, elle n'a pas su répondre précisément mais son éditeur faisait normalement le nécessaire pour pousser dans ce sens. Elle a indiqué que ses dojinshi Gravitation Megamix avaient fait l'objet de publications en anglais ou dans d'autres pays comme Taiwan ou l'Espagne, mais généralement dans un format censuré.

Elle ne trouve pas de différence fondamentale entre son public au Japon et celui qu'elle a découvert au salon, en retrouvant au passage soit des fans très timides, ou au contraire complètement extravertis.

Enfin, elle a énuméré un certains nombre d'auteurs ou de manga, qu'elle apprécie particulièrement, avec dans le lot Akira Toriyama, Eiichirô Oda, Trigun et en ce moment, Black Butler.

 

Dedicace publique
 

Finalement, la conférence que j'ai trouvée la plus intéressante était celle donnée par Cécile Corbel et Simon Caby, les français qui ont composé la bande originale de Karigurashi no Arrietty, le film du studio Ghibli sorti pendant l'été 2010. La conférence était conduite par M. Animeland qui a amorcé la pompe et  déblayé le terrain tout en laissant du champ aux questions du public après.

Leur intervention a été l'occasion de revenir sur leur participation au film. J'avais pourtant déjà lu l'interview de Cécile Corbel dans l'Animeland de l'été 2010 mais la conférence nous a appris d'autres détails et anecdotes.

La compositrice bretonne est estampillée pop folk celtique, chanteuse mais aussi harpiste en laissant les autres instruments à son complice musical, Simon Caby. En 2008, ils terminent leur album Song Book volume 2 et à la fois inspirés par les films Ghibli et fans de leurs travaux, ils en envoient un exemplaire au Japon. Par chance, leur CD atterrit dans les mains de Toshio Suzuki, le PDG de Ghibli.

Ils ont insisté sur la chance inouïe qu'ils ont eue, parce que le studio est très souvent sollicité par  différents artistes. Cécile Corbel a déclaré que l'écriture manuscrite sur l'enveloppe avait attiré l'oeil de Toshio Suzuki, alors que toute est marqué à la machine maintenant au Japon, tandis que Simon Caby a dit, que le président attendait un autre courrier et a ouvert en fait l'enveloppe française par erreur.

La chance ne fait pas tout cependant: Le thème celtique et le son de la harpe adapté correspondaient à ce que cherchaient les japonais pour leur film à peine commencé. Leur univers musical est un mélange de musique traditionnelle celtique avec des sons modernes.
 

Cecile Corbel

Une dizaine de jours à peine après avoir envoyé le CD, le staff Ghibli prend un premier contact avec la compositrice française, qui se voit confier l'écriture d'une première chansons, puis plusieurs puis tout un arsenal à la fin. Elle ignorait complètement la stratégie de Ghibli, qui sort un premier Image Album, avec le thème principal du prochain film avant de décliner certaines chansons en thèmes musicaux. Les chansons composées servent ainsi de moutures pour la bande originale de  Karigurashi no Arrietty.

Le mixage final avec les images est cependant le travail du directeur musical, Koji Kasamatsu, parce que les français n'ont absolument aucune expérience dans la matière.

Pour pouvoir composer les premières chansons, Cécile Corbel n'avait pas beaucoup de matériel à sa disposition parce que la production du film venait à peine de commencer. En fait, c'est ses compositions qui font partie du matériel de départ et servent aux animateurs pour s'imprégner de l'univers en écoutant les morceaux en boucle.

Les seuls éléments concrets disponibles étaient des dessins inédits des personnages et des lieux, avec les bases du scénario. En tant que fans, les français étaient très fiers d'avoir ces trésors mais aussi très stressés de peur qu'il y ait des fuites. Les autres source d'inspiration importantes ont été les poèmes composés par le réalisateur Hiromasa Yonebayashi, sur tel personnage ou tel endroit.  Ensuite, le matériel s'est enrichit avec plus de dessins en noir et blanc, puis avec des voix témoins dessus, avant d'avoir des séquences animées, toujours sans les couleurs.

L'annonce officielle de leur participation au projet Arrietty date de décembre 2009 mais ils se sont fait surtout connaître du public japonais par le biais d'une séquence dans un reportage télévisé en février 2010. Du jour au lendemain, le site web de Cécile Corbel a été assailli par les fans nippons, qui s'intéressaient au précédentes productions de l'artiste, et qui ont fait planter le serveur par la même occasion. Depuis, la fréquentation a repris un rythme plus habituel sur http://www.cecile-corbel.com.

Le soucis exprimé par Simon Caby a été de passer après Joe Hisaishi et d'éviter la tentation de faire une musique philharmonique similaire, qui aurait été moins bien. Malgré le stress et la pression, ils se sont efforcés de rester dans leur gamme habituelle pour fournir aussi un résultat proche de l'attente des japonais. Pour chaque morceau, ils ont envoyé des maquettes très abouties pour les faire valider par le staff Ghibli, avant l'enregistrement en France, seul le mixage final ayant lieu au Japon.

Ils n'ont vu le long métrage terminé que quelques jours avant la sortie officielle en juillet, et ont été à la projection pour l'équipe entière, la vraie première en présence d'Hayao Miyazaki, le demi dieu ambulant. Celui-ci a participé au film mais travaillait surtout sur d'autres projets de court métrages à la même période. Pendant la projection, la tension était palpable jusqu'à ce que l'atmosphère se détende quand Hayao Miyazaki a donné l'accolade au réalisateur.
 

Cecile Corbel

En tout, les français ont fait 4 voyages au Japon, totalisant plusieurs kilos de goodies Ghibli par personne et 3 mois de vie sur place, dont 1 et demi pour la promotion. Pendant 50 jours, ils ont du enchaîner les interviews dans une quinzaine de ville, sans compter les plateaux de télévision. Ils ont été étonné par l'absence d'artistes occidentaux dans les émissions et notamment pendant les grands rassemblement sur scène, où ils se sont retrouvés être les seuls étrangers sur la centaine de groupes présents. Cela souligne aussi à quel point, faire appel à des musiciens français pour la bande originale d'une production perçue comme nationale, était une idée inattendue.

Cécile Corbel a eu la chance d'avoir une traductrice compétente et baignée dans les 2 cultures japonaise et française, qui l'a aidée à éviter les gaffes et les quiproquos avec les journalistes et les fans. La population japonaise a été matraquée par la diffusion de la chanson d'Arrietty et les gens, qui trouvaient le nom de Cécile Corbel difficile à prononcer, ont fini par l'appeler aussi Arrietty. Le passage de l'anonymat à la lumière des caméras n'a pas du être évident à négocier non plus. La chanteuse s'est mise un peu au japonais mais pendant les interviews, comme les même questions se répétaient, elle a fini par les comprendre sans avoir besoin de sa traductrice, donnant l'impression de maîtriser la langue.

Avec la sortie en France de Karigurashi no Arrietty, en janvier 2011 si tout va bien, le projet vient à peine de se clôturer pour la chanteuse, qui sort de l'enregistrement la version française de la chanson principale. Elle ignore cependant si la traduction de paroles sera bien perçue par le public.

Le duo s'estime déjà très contents d'avoir réussi à relever ce challenge international et est prêt à recommencer si d'autres occasions venaient à se présenter pour composer une musique de film, bien qu'il n'y ait aucune nouvelles propositions à l'heure actuelle.
 

Arrietty
 

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Commentaires sur ce billet:

  1. Le 02/11/2010 à 09:48
    brotch a dit

    Merci beaucoup pour le compte-rendu de la conférence de Cécile Corbel, ma foi très intéressante !

  2. Le 02/11/2010 à 10:27
    sed a dit

    très intéressent tout ca ^^
    Tu as fait de très belles photos du cosplay, notamment la fille en blanc (lol se serait bien que tu mettes de quel perso manga /anime c'est issu )

  3. Le 02/11/2010 à 18:16
    Pazu a dit

    @brotch Merci de le signaler :o)

    @sed A ce propos, j'ai omis de souligner le culture japanim-comics-jeux-videos des présentateurs du cosplay qui se tapent tous les héros de France et de Navarre et effectuent une introduction adéquate à chaque fois. Peut être est-ce sur leur fiche mais cela fait comme s'ils reconnaissaient tout. Moi, je n'ai pas les fiches adéquate sous la main :oP

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