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Short Program Girl's Type - La suite des inédits

Par le :: Manga

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Le 4ème tome du Short Program de Mitsuru Adachi est paru au Japon en mai 2009 et nous avons la chance en France d'avoir eu une édition relativement rapide, avec une parution en mai 2010. Ce volume se démarque des précédents, avec sa couverture verte et un titre explicite, Girl's Type, au lieu d'arborer un simple numéro. Le titre trouve son explication dans l'origine des histoires, qui ont été publié initialement dans le magazine Weekly Shôjô Comics, donc à destination des petites filles.

A la lecture des 7 chapitres, nous avons bien affaire à autant d'histoire d'amour mais il est difficile de cerner la touche shôjô, plutôt que shônen, tellement une histoire d'Adachi ne ressemble plus à une autre histoire d'Adachi. Avant de passer au shônen, l'auteur mettait déjà du sport en arrière plan et brouille ainsi les genres.

Dans Dur, dur, la vie de parasite, toute la petite troupe part au sport d'hiver, avec l'inévitable cours de ski et les démonstration de schuss des champions. Dans deux champions, les rivaux s'affrontent peut être en amour mais surtout au baseball pendant le Koshien de printemps et dans Un punch capricieux, c'est la boxe qui est à l'honneur. Même dans le plus romantique des récits, Déclaration d'amour, le héros découvre les bienfaits du sport et des exercices physiques par rapport au bachotage intensif avec ses bouquins.

Quand vous consultez les premiers travaux de Tsukasa Hôjô, la différence est flagrante entre ses débuts et les progrès réalisés dans le dessin quand il a enchaîné les séries. Mitsuru Adachi  a dessiné la plupart de ces one-shots entre 1977 et 1979,  alors qu'il n'a pu avoir sa toute première publication en série, Nine, qu'en 1978.  Ces histoires reflètent-elles pour autant une sorte de période bleue?

Chez Mitsuru Adachi, le contraste est en fait moins marqué. La comparaison est plus aisée parce qu'il aborde des thèmes similaires au fil de ses oeuvres et les schémas narratifs sont dans la lignée de ce que nous attendons, avec des caractères féminins trempés et des personnages masculins aux allures d'antihéros. Dans le dessin, le manque d'expérience de l'auteur semble se trahir avec l'adoption de protagonistes juvéniles, à qui nous ne donnons pas plus de 14 ans. A croire, que mettre en scène des personnages plus adultes, n'a été possible que lorsque Mitsuru Adachi a eu plus de métier.

Les récits sont pourtant relativement mâtures et détonnent d'ailleurs avec l'âge des personnages, ou du moins avec leur apparence. Dans Petite histoire de parasite, Mako a un fiancé et se destine à prendre la succession de l'entreprise familiale. Le jeune Ginji montre ses bons côtés malgré ses handicaps et ses défauts. Il fait finalement office d'homme de la maison mais si cela passe déjà difficilement dans le cas d'un lycéen, ce n'est pas du tout crédible avec son look de collégien. L'intrigue manque alors de cohérence, malgré toutes les bonnes idées et la finesse de l'auteur pour nous conduire là où il le souhaite.  

Même remarque pour Un punch capricieux, où la caractère solennel d'une promesse de mariage faite en primaire prête à sourire ou dans Deux champions, où les 2 garçons se quittent en rédigeant presque un code de bonne conduite pour régler leur rivalité amoureuse. Par analogie, cela me rappelle les traits exaspérants de la romance entre Moritaka Mashiro et Miho Azuki dans Bakuman. C'est dommage, car chacune des histoires comportent des éléments intéressants. Deux champions a une dimension dramatique, agrémentée par des remarques de connaisseur sur le baseball, tandis qu'Un punch capricieux inverse élégamment les rôles, avec la petite pensée assassine émis par l'un des protagonistes à la fin.

Quelque part, les acteurs manquent aussi de profondeur et Misturu Adachi joue moins habillement avec les regards de ses personnages qu'il ne l'a fait dans ses travaux suivants. C'est cependant l'occasion d'avoir des héroïnes qui nous change de la sempiternelle figure du genre Kasumi / Minami / Ami / Haruka. Nous avons bien une Minami et une Ryoko dans ce Girl's Type, qui font office de personnage similaire, mais la jeune Hatsué Natsuki est bien différente avec ses couettes et son esprit mi-figue mi-raisin, et que dire de Mako, qui porte les cheveux longs et qui a un caractère exacerbé de tsundere. 

Avec le recul, Déclaration d'amour, est finalement le récit le plus naturel, même s'il n'est pas le plus plausible. La romance suit un schéma linéaire sans surprise mais se joue des situations avec un héros, Ishibashi, qui évolue à vitesse grand V, tout en conservant sa nature d'antan. C'est léger et amusant.

Je finirai brièvement par le chapitre Season, qui est en fait un bref intermède de 6 planches, à la gloire de Fujicolor, qui présente les photographies d'une jeune fille, prises au fil des saisons. Nous devinons que le photographe le prend d'abord de loin, en cachette, puis se rapproche de son modèle au fil du temps avant de finir par poser avec elle, en l'enlaçant. La nouvelle date de 1983. C'est le genre de chapitre qui peut suffire à décider un fan de Mitsuru Adachi à acheter cette ouvrage.

 

Short Program Girl's Type

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Commentaires sur ce billet:

  1. Le 26/09/2010 à 18:04
    Sirius a dit

    Merci pour cette review! (Avoue, tu l'as écrite rien que pour moi :p) Ça confirme un peu mon sentiment à la vue des chapitres que le tome contient. Ayant lu Nine, je sais que l'Adachi d'avant Touch n'avait pas grand chose à voir avec celui qui est à son apogée dans les années 1985-2005. Je vais donc me contenter des trois premiers volumes d'autant plus que la jaquette fait tâche dans l'ensemble (pas uniforme...)

    (Par contre selon toi, j'aurais du mal à me les procurer? Ma boutique a dit qu'ils seraient dispo vendredi...)

  2. Le 27/09/2010 à 13:00
    Ialda a dit

    Le seul volume des Short Program à m'avoir laissé de marbre jusqu'à maintenant; difficile en effet d'accrocher à ces histoires où le manque d'expérience de Mitsuru Adachi est souvent criant.

    Les trois premiers n'en restent pas moins formidables, on ne le dira jamais assez :)

  3. Le 27/09/2010 à 17:16
    Pazu a dit

    @Sirius Pour la rupture de stock, ce n'est pas pour maintenant mais pour dans quelques années, lorsque tu diras "ce serait bien d'avoir le 4 pour compléter ma collection"

    @Ialda reste à espérer un tome 5 :)

  4. Le 01/10/2010 à 20:31
    hikaru-san a dit

    Aie ! la critique de Pazu et vos commentaires m'ont un peu refroidi même si je ne regrette pas mon achat( toujours pas trouver le temps de le lire). Avec ce 4 volume, je pourrais avoir une vision plus précise de l'évolution de son style depuis ces premières nouvelles.

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