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Revoir Joe Hisaishi au Palais des Congrès

Par le :: Musique

concerts , 2017

Vendredi soir, j'ai pu assister au premier des 3 concerts de Joe Hisaishi au Palais des Congrès, à Paris. Le célèbre compositeur a fait les musiques des films de Hayao Miyazaki mais aussi celles d'autres longs métrages tels que ceux réalisés par Takeshi Kitano.

J'étais aussi là lors de sa venue au Zénith de Paris en juin 2011, pour le concert de charité pour les victimes du tsunami de la même année. C'était bien sûr une expérience que j'avais envie de renouveler dès que j'ai su qu'il allait revenir en France, à l'origine pour deux représentations, l'une le vendredi soir et l'autre le samedi soir.

Joe Hisaishi

Lorsque la billetterie a ouvert en novembre dernier, je me souviens avoir du ruser un peu pour joindre directement le bon site en évitant la congestion des pages intermédiaires. Les places ont été vendues rapidement, signe de la popularité du compositeur japonais et de l'attende qu'il suscitait. Quelques temps après, les organisateurs ont réussi à rajouter une troisième session le samedi après-midi, qui du cependant afficher complet tout aussi rapidement

Sur le coup, j'ai un peu hésité à prendre une place au fond de la salle comme je l'avais fait pour le 2e concert Saint Seiya, mais j'ai pris finalement un emplacement en 1ère catégorie, un peu sur la droite et donc plutôt proche de la scène. J'ai hésité car si cela permet de mieux voir Joe Hisaishi en chair et en os, cela faire perdre la vue d'ensemble de l'orchestre.

En 2011, l'opération avait été montée rapidement en réunissant les âmes de bonne volonté mais les aficionados avaient critiqué le manque de préparation qui s'était traduit par quelques couacs. La critique la plus dure concernait surtout le choix du Zénith, avec en plus le bruit de la sono d'un autre événement qui nous parvenait depuis l'extérieur. Le Palais des Congrès était un meilleur choix avec cependant le bruit de soufflerie permanent de la climatisation mais sans que cela gêne pendant les morceaux proprement dits, à mon avis.

Le concert de cette année s'est appuyé sur l'orchestre et choeur Lamoureux, une formation fondée à la fin du XIXe siècle ainsi que sur l'orchestre d'Harmonie de Pantin et d'autres organismes qui ont pu se préparer sérieusement. Contrairement à 2011 qui offrait un large spectre des compositions de Joe Hisaishi, l'événement de 2017 était intitulé Joe Hisaishi Symphonic Concert: Music from the Studio Ghibli Films of Hayao Miyazaki, avec donc que des musiques tirées des film de Hayao Miyazaki.

L'orchestre et les choeurs étaient sur la scène avec un piano sur le devant qui permettait à Joe Hiasishi de basculer de son poste de conducteur d'orchestre à pianiste à plusieurs reprises. Il y avait également un écran géant qui projetait des extraits des longs métrages en rapport avec les morceaux joués ou bien tout simplement des gros plans sur l'orchestre filmés par les caméras du Palais de Congrès. À part peut-être le passage du Château Ambulant où l'écran est resté vierge de longues minutes, ces projections étaient bien dosées entre les scènes d'animation et les zooms sur les musiciens.

Le spectacle a duré plus de deux heures et aucun entracte n'était prévu. Le quelques temps morts correspondaient aux déplacements des solistes, des musiciens et parfois des choristes, avant certains morceaux.

Joe Hisaishi

Le dispositif et le contenu du programme m'ont renvoyé directement au concert de 2008 au Budokan pour les 25 ans de collaboration avec le Studio Ghibli, immortalisé dans un Blu-ray/DVD indispensable. Vous retrouvez le même enchaînement de morceaux et le choix d'extraits à l'écran, et notamment quelques solos tel que celui au violon pendant Kiki la Petite sorcière. À l'époque, la première fois que j'avais visionné le DVD, j'avais regretté de ne jamais pouvoir assister à un concert de Joe Hisaishi à cause de la fanfare qui s'immisce dans le public pour interpréter les musiques du Château dans le Ciel, mon film préféré, avec le choeur qui continue à chanter depuis la scène. J'avais envié l'occidental que j'avais repéré parmi les premiers rangs et qui se retrouvait au milieu des musiciens de la fanfare.

Quand l'équipe technique a préparé la scène pour le passage du Château du Ciel, je ne m'attendais pas qu'ils refassent le coup en France et nous avons eu droit à une fanfare – plus petite – dans les gradins, qui a interprété les mêmes passages que dans le DVD. Sur le coup, j'ai apprécié ma place en 1ère catégorie, pas loin des allées pour profiter des musiciens alors qu'au fond de la salle, je me serai senti un peu en dehors.

J'ai également aimé le choix de conserver les chansons en version originale, avec en plus l'effort de faire passer les sous-titres des traductions françaises sur le grand écran. Il n'y a que pour Mon Voisin Totoro, où une partie des paroles a rebasculé en anglais et où j'ai trouvé que l'enchaînement des solos n'était pas très folichons alors que le morceau s'y prête pourtant bien.

Même si le programme a repris des éléments déjà vus, le concert de Paris avait quelques particularités avec notamment un passage sur le Vent se Lève et son solo à la mandoline. Je retiendrai aussi l'interprétation de la chansonnette de Nausicäa par la voix originale, à savoit Mai Fujisawa, la propre fille de Joe Hisaishi, qui la chantait à l'époque quand elle avait quatre ans.

Encore une fois, les musiques envoûtantes du Château Ambulant m'ont marqué alors que je ne garde jamais en mémoire la bande originale. Le passage magique en petite comité pour Porcos Rosso était également très réussi entre le piano de Joe Hisaishi et les quelques cuivres qui l'accompagnaient.

Pour le rappel, le public a fait une standing ovation spontanée et le concert s'est achevé par deux morceau d'anthologie : Madness de Porcos Rosso et Ashitaka to San de Mononoke Hime.

Personnellement, l'attente est sans doute moins forte qu'en 2011, mais en mon fort intérieur, je conserve une image un peut particulière de ce concert. Pour vous, c'était Joe Hisaishi au Palais des Congrès, alors que pour moi, c'est devenu Joe Hisaishi au mini Budokan pour ses 35 ans de collaboration avec le Studio Ghibli.

 

Joe Hisaishi

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Commentaires sur ce billet:

  1. Le 12/06/2017 à 11:08
    Tom a dit

    Merci pour ce chouette compte rendu. D'ailleurs c'est le seul que j'ai trouvé pour le moment, étonnant qu'aucun titre de presse n'en parle au vu du succès que la venue de Joe Hisaishi a généré !

    J'étais aussi là vendredi soir, et pfiou, on en a pris plein les yeux et surtout les oreilles. Tout comme toi, j'étais un peu déçu des versions anglaises pour les morceaux issus Totoro, mais bon à part ça c'était envoutant !

  2. Le 12/06/2017 à 13:42
    AP a dit

    J'avais assisté au concert de 2011 au Zénith et j'ai assisté également à celui de vendredi dernier. J'ai bien aimé... même si j'ai constaté que les 2 ou 3 premiers morceaux n'étaient pas super en place. Peut-être n'y aura-t-il pas eu assez de répétitions de tout l'orchestre avant la première. À partir du "vent se lève", c'était plus net. Il faut dire que les orchestrations medley étaient très denses...

    La surprise consistant à rendre mobile une partie de l'orchestre pour démarrer un morceau depuis la salle était originale (tout le monde s'est retourné d'un coup en entendant des tambours retentir dans leur dos) mais pas forcément grandiose, vu l'acoustique de la salle... En 2011 aussi on avait eu droit à la fanfare remontant les travées jusqu'à la scène.

    Toujours en 2011, le concert mêlait des morceaux composés pour Miyazaki et d'autres composés pour Kitano. Le contraste engendré était saisissant et intéressant. Ici on était uniquement dans l'univers Ghibli, qui ne révèle qu'une partie de la grande capacité d'adaptation d'Hisaishi à différents univers. Il peut faire du très frais, pétillant, enfantin comme du très noir.

    Un très chouette concert en tout cas...

  3. Le 12/06/2017 à 22:12
    Pazu a dit

    @Tom Il faut avoir envie de pondre un compte rendu aussi :) Je suis aussi un peu étonné par la discrétion de la venue de Joe Hisaishi alors qu'il remplit 3 fois le Palais des Congrès, et sans doute plus s'il y avait eu d'autres sessions.

    @AP Je ne me souviens plus du tout d'avoir eu aussi la fanfare dans les travée en 2011. Sinon, j'ai regretté également l'absence des musiques des films de Kitano mais un programme rien qu'avec la sélection Ghibli est déjà très dense.

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