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Shikioriori

Shikioriori
 

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Fiche technique

Autres titres 詩季織々 (japonais)
Flavors of Youth (français)
FormatFilm
StudioCoMix Wave
GenreRomance / Tranche de vie
Période2018
Durée70 min
Interêt global   aidecoeur1.gif
StaffRéalisation : Yoshitaka Takeuchi, Li Haoling, Jiaoshô Yi Xiaoxing
Character design : Takayo Nishimura

Résumé

Le film est la compilation de 3 histoires :

Hidamari no Chôshoku / Petit déjeuner ensoleillé

À l'âge adulte, Xiao Ming est devenu un anonyme parmi les anonymes à Pékin mais il se souvient des plats de nouilles qu'il prenait plaisir à manger avec sa grand-mère pendant son enfance dans sa ville natale.

Chiisana Fashion Show / Petit défilé de mode

Yi Lin est un top model et elle enchaîne les journées à rallonge entre les séances de photos, les défilés de mode et les soirées avec le gotha de la société. Avec le succès, la routine et une certaine monotonie s'est installée dans sa vie, ce qui n'empêche pas d'avoir du mal à concilier sa vie privée avec sa vie publique. Elle a pour seule famille sa plus jeune soeur Lulu qui s'est installée dans son appartement  et qui poursuit encore ses études. Face à son manager Steve, Yi Lin a toujours revendiquer de pouvoir suivre de front sa carrière de mannequin tout en s'occupant de sa soeur.

Les temps changent cependant et Yi Lin voir surgir de nouveaux talents dans son agence qui deviennent des rivales pour les places dans les défilés mais également en amour. Serait-il temps pour elle de passer à autre chose ?

Shanghai Koi / Amour de Shanghai

Jeune architecte travaillant dans un grand bureau d'étude, Li Mo s'est fait violemment retoquer son projet mais il a bien l'intention de le mener à terme même par ses propres moyens. Il prend aussi la décision de déménager alors qu'il vivait avec ses parents jusqu'à maintenant et se retrouve avec moult cartons. Dans l'un d'entre eux, il découvre un vieille cassette audio et apprend qu'il s'agit d'un message laissée par Xiao Xu, une amie très proche pendant ses années au collège.

Laissant tout tomber, Li Mo part en pleine nuit à la recherche d'un lecteur de cassettes pour pouvoir lire la bande alors que les souvenirs de son adolescence ressurgissent.

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Commentaire

Ce film Shikioriori est la fruit de la coppération entre Haoliners, le studio d'animation chinois, et CoMix Wave Films, connu pour avoir produit les films de Makoto Shinkai de la Voix des Étoiles à Your Name, en passant par 5 centimètres par seconde. Ce dernier film, avant même Your Name, a marqué Li Haoling, le fondateur du studio chinois et réalisateur de la 3e partie Shanghai Koi qui reprend le thème similaire d'amour manqué au fil des années mais en Chine et pas au Japon.

Le long métrage est composé de 3 récits structurellement indépendants les uns des autres et dirigés par 3 réalisateurs différents, deux chinois et un japonais. Vous avez sans doute entendu parler du studio Haoliners via les séries produites par sa filiale Emon en Corée et au Japon. Des titres tels que Spiritpact ou Bloodivores sont loin d'être des références de qualité et rappellent plutôt les productions télévisées de Toei dans les années 70. Pour vous assurez sur la qualité de Shikioriori, CoMix Wave Films s'est chargé de la production de l'animation et le résultat est très probant. Takayo Nishimura, déjà character designer sur 5 centimètres par seconde et Voyage vers Agartha officie sur ces 3 parties en reprenant les mêmes codes, d'où l'impression d'avoir une nouvelle production de Makoto Shinkai.

Outre le character designer, les thèmes des 3 chapitres du film ont un trait d'union qui découle de l'expression "yi shi zhu xing" en mandarin qui désigne les besoins de base pour vivre mais mot à mot, elle signifie "les vêtements, la nourriture, le logement et les transports". Si les transports ne sont pas au centre des histoires tels que le sont les trains et les gares dans les productions de Makoto Shinkai, les 3 parties épousent parfaitement bien les autres sujets.

Hidamari no Chôshoku met bien en avant la nourriture avec les différentes recettes de nouille que goûte Xiao Ming et les instants passés à détailler la composition et la conception des plats. Cela vraiment de liant entre les époques et c'est l'une des rares informations données sur le personnage principal dont nous ignorons le métier par exemple. Jiaoshou Yi Xiaoxing a réalisé cette première partie et si c'est son premier travail d'animation, il a cependant de l'expérience pour diriger des films live. La 2e partie a été confiée à Yoshitaka Takeuchi, un collaborateur chez CoMix Wave qui a supervisé les compositions 3D dans les long métrages de Makoto Shinkai. Chiisana Fashion Show est évidemment en rapport avec les vêtements mais plutôt en toile de fond, le focus étant là sur les deux soeurs même si leur univers est en rapport étroit avec la mode. Enfin, la notion de logement est à peine effleurée dans Shanghai Koi qui reste centré sur la romance entre Li Mo et Xiao Xu. Le thème est survolé non pas tellement via le métier d'architecte de Li Mo et son projet dont il est question au début et à la fin de l'histoire, mais un peu plus par les déménagements et les transformations de l'habitat relaté dans les souvenirs qui remontent à 1999 avant de plonger dans les travaux urbains de transformation.

C'est d'ailleurs intéressant de noter une différence très nettes entre les chapitres réalisés par les chinois et celui dirigé par le japonais. Chez les Chinois, nous ressentons une importance dans les paysages et une certaine souffrance - ou du moins nostalgie - par rapport aux transformations appliquées à marche forcée. Hidamari no Chôshoku est d'ailleurs assez dur entre les commerces fleurissants qui ferment suite à des jalousies ou des querelles, sans oublier les rixes au couteau. La carte du regret est jouée à fond avec les nouilles servies dans un restaurant moderne en ville qui ne laissent aucune liberté au goût d'un jour à l'autre, avec moins de garniture que dans la petit échoppe de campagne. Dans Shanghai Koi, vous avez quelques scènes violentes mais la chape de plomb dans l'atmosphère provient de la disparition des quartiers de shikumen, l'habitat traditionnel chinois à deux niveaux et en briques roses, remplacés par les gratte-ciels. Les habitants sont inégaux face aux changements, avec typiquement les parents de Li Mo qui veulent en profiter pour investir la ville nouvelle tandis que les grands-parents décident de rester sur place alors que les maisons en face sont rasées.

À l'opposé, Chiisana Fashion Show semble intemporel et moins marqué par une la culture chinoise. Quelques paysage urbains nous rappelle la localisation mais sans plus et sans s'y attarder. Il y manque les jolis plans sur les paysages présents dans les deux autres volets qui sont aussi la marque de fabriques des productions de CoMix Wave.

En revanche, cette partie tire son épingle du jeu pour mettre en lumière les relations entre les protagonistes. L'intrigue est bateau et vous sentez venir le dénouement longtemps à l'avance entre les deux soeurs mais l'ensemble est rafraîchissant sans en faire trop ni trop peu. Yi Lin doit une partie de son succès à sa grande taille et sa plastique de charme mais elle doit entretenir son corps en suivant un entraînement physique quotidien et un régime drastique. C'est donc autant d'efforts et de souffrance, qu'elle dissimule aux médias quand les journalistes la questionnent sur les secrets de sa beauté. Son arrogance l'empêche de s'apercevoir que sa petite soeur a grandi mais paradoxalement, c'est un trait essentiel de son caractère. Son manager Steve aime beaucoup cette énergie et lorsqu'elle tente de jouer la grande soeur attentionnée, le rôle lui va tellement mal qu'elle aboutit au résultat inverse que celui escompté.

Hidamari no Chôshoku a un développement particulier en suivant l'évolution des restaurants fréquentés par Xiao Ming et ce dernier est un témoin très passif jusqu'au tableau final qui sombre dans le mélo sans pour autant émouvoir le spectateur. Dans Dareka no Manazashi, Makoto Shinkai a une approche à la fois plus réaliste et plus touchante pour aborder un sujet similaire. C'est un peu le même reproche fait au couple dans Shanghai Koi, où la comparaison avec les autres histoires de romances narrées avec Makoto Shinaki est inévitable, d'autant plus que c'est ouvertement une transposition en Chine de 5 centimètres par seconde. Il y a quelques bonnes idées exploitées tels les messages par gros radiocassettes interposés ou encore de belles formules poétiques, mais en essayant de faire pareil mais dans une situation différente notamment pour la distance entre les personnages, l'ensemble est un peu bancal et nous accrochons moins bien. Les romances dans une petite série telle que Just Because arrivent à avoir beaucoup plus d'impacts.

Pour la forme, ainsi que pour inclure sans doute le thème des transports, une scène fait un semblant de liant entre les trois récits mais encore une fois, ils peuvent abordés indépendamment les uns des autres. Il reste une harmonie visuelle mais chaque partie a ses particularités que vous apprécierez plus ou moins bien.

Avis des membres d'Animint

Appréciation Générale : 4,0
Animation : 4,5
Graphisme : 4,5
Personnages : 3,5
Histoire : 3,5
Bande son : 4,0

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