Ce week-end avait lieu la 18ème convention de l'Epita, la convention quasiment non-stop du vendredi soir au dimanche soir. La formule a été dans la lignée des éditions précédentes, avec des activités sur scène animées par les associations habituelles, un espace de stands pour les fanzines et les boutiques spécialisées, et des salles annexes pour des animations particulières: go, jeux vidéo, karaoke, dessin...

 

 

La session 2010 a continué à mettre l'accent sur les activités de nuit, à la vue des programmes, qui tranche avec la succession de projections et de mini-jeux proposés pendant les premières nuits. Après, comme en 2007, le temps était maussade et pas franchement idéal pour les activités extérieure , même s'il n'y a pas eu de grosses averses pendant le programme de jour. D'un autre côté, cela a réduit le nombre de coups de soleil, bien que certains spectateurs étaient déjà bien rouges dès le samedi. Le soleil tape à travers les nuages.

 

 

Au sous-sol, l'affluence m'a semblé plus faible que l'année dernière, à moins que je sois descendu à chaque fois à la mauvaise heure. Des boutiques correctement située et qui vendaient des mangas et les DVDs habituels se retrouvaient quelques fois avec personne devant leur stand pour fureter. Je suis trop habitué à la foule de Japan Expo ou de Chibi mais une allée vide, cela étonne.

Parmi les stands au sous-sol, outre le sempiternel dépôt vente, je retiendrai la présence de Manga Pal, venu tout droit du Japon, avec leur dôjinshi. et aussi de No-life, qui vendait leurs T-shirt ou autres goodies pour améliorer les chances de survie de la chaîne pendant l'été. Vous voyez régulièrement le stand de No-life à Japan Expo mais visiblement, ils font d'autres conventions que depuis cette année. Je n'imaginais pas que sieur Ruchet n'était pas venu à l'Epita depuis la dernière fois, où nous nous y étions croisés, alors que les locaux étaient encore à côté de Campo Formio...en 1996.

 

 

Une invité japonaise était présente pendant toute la convention, à savoir Noizi Ito, surtout connue  pour ses illustrations pour les light novels de Shakugan no Shana et Suzumiya Haruhi. Les conférences et les dédicaces se déroulaient dans l'amphithéâtre, un peu en retrait du reste, mais il y avait de toute manière la queue pour aller la voir. La bonne idée a été de reconduire, le dimanche,  le jeu dessiner c'est gagné déjà expérimenté pendant la venue de Murata Range il y a 2 ans, un Pictionnary, où les invités dessinent pour faire deviner des mots et où ceux qui trouvent la bonne réponse, récupère le dessin.

Cette année, il est dommage que l'exercice ait été restreint à l'amphithéâtre plutôt que la scène principale, mais toute une installation était aussi en place pour filmer le jeu et retransmettre sur le net, notamment à la destination des japonais en ligne. La conférence du samedi était déjà organisée ainsi, avec des questions posées par le public dans la salle mais aussi via internet. A chaque fois, une double traduction s'imposait pour qu'à la fois les fans français mais aussi japonais, puissent comprendre.

 

 

Pendant la séance de questions réponses,  Noizi Ito, a donné ses impressions la convention qu'elle découvrait comme la France. Elle était heureuse de voir des cosplays inspirés de ses personnages, et de l’atmosphère ludique qui régnait à l'Epita. Elle connait très peu la France, différente de l'image qu'elle en avait avant de venir et elle n'est pas du tout familiarisée avec les oeuvres des auteurs français, dont elle ne revendique aucune influence. Pour ce qui est de l'influence des auteurs ou illustrateurs japonais, ils auraient été trop nombreux à citer donc elle n'a donné aucun nom.

Elle est revenue sur son parcours professionnel, avec une véritable vocation qui est apparue dès la fin du collège, malgré la réprobation de sa famille qui la mettait en garde contre la désillusion qui la guettait sur cette voie: beaucoup d'appelés et peu d'élus. Des éditeurs sont venus la contacter en découvrant ses oeuvres sur son site internet. Depuis, elle est parvenue à se faire un nom dans le milieu, et elle est devenue vraiment connue lorsque Shagukan no Shana et Suzumiya Haruhi ont été adaptés en anime. Elle estime que son style est loin d'être complètement établi, bien qu'elle ait beaucoup progressé en devenant professionnelle.

Ses illustrations sur les 2 light novels éclipsent ses autres réalisations mais cela ne la gêne pas plus que ça. Elle considère normal l'approche différente que peut avoir le public d'une oeuvre à l'autre. Pour les jeux vidéo où elle a été en charge du character design et qui sont encore inconnus à l'étranger, elle est partagée en le désir de les faire connaître et la gêne qu'elle peut éprouver à leur égards, car il s'agit de titres interdits aux moins de 18 ans.

Pour composer un personnage, elle peut très bien mettre quelques minutes seulement lorsqu'elle est inspirée et cela a été le cas quand elle a crée Haruhi Suzumiha. A l'opposé, elle peut passer 3 jours, quand elle doit effectuer plusieurs essais. Quand l'inspiration ne veut pas venir, elle fait une pause pour se couper complètement de son dessin. Quand elle reprend son travail, un déclic se produit en général et la situation se débloque.

Dans les light novels, elle reste très prisonnière du scénario qui spécifie le caractère des personnages. Elle a plus de liberté dans les jeux vidéos, où c'est même son travail parfois, qui donne le trait de caractère définitif aux personnages. En revanche, elle ne dessine pas seule et dans tous les cas, elle recueille beaucoup d'avis avant de se lancer dans le dessin proprement dit.

 

 

Les défilés de cosplay font partie des autres attractions phares de la convention, avec comme chaque année, un niveau relevé. Les groupes le dimanche, faisaient en moyenne plus d'impression que les individuels le samedi, même si les prestations manquaient souvent de piquant, à deux ou trois exceptions près. Le plus marquant le dimanche, a été le nombre de cosplayeurs libres, plus que la veille, ou tout du moins leur densité parmi les visiteurs du côté de la scène principale.