Bien que plusieurs séries de la saison n'aient pas encore commencé en ce début août, la plupart ont dépassé le cap des quatre épisodes diffusés, ce qui donne un peu de recul avant de donner son avis. J'entame la présentation des nouvelles séries par Overlord, Monster Musume no Iru Nichijô, Aoharu x Kikanjû, Jitsu wa Watashi wa, Akagami no Shirayuki-hime, Charlotte, Gate Jieitai Kanochi nite Kaku Tatakaeri, Classroom Crisis, Jôkamachi no Dandelion, Chaos Dragon et Gangsta.

Overlord

Yggdrasil est MMORPG de réalité virtuelle mais le jeu a fait son temps et les serveurs vont s'arrêter. Un joueur se connecte pour la dernière fois avec son mage qui est un des dirigeants d'une puissante guilde. Au sein du quartier général de la guilde, le joueur s'amuse encore à interagir avec les personnages programmés qui sont à son service, et il attend juste la coupure définitive à minuit.

Cependant, une fois l'heure passée, il s'aperçoit qu'il est toujours dans le jeu, prisonnier de son corps de squelette et que les autres personnages sont maintenant dotés d'une personnalité qui leur est propre, mais tous reconduisent leur serment de fidélité à son égard. Dans une situation inconfortable dans son monde devenu si réel, notre protagoniste décide de se lancer dans sa conquête pour faire parler de lui, en se rebaptisant Ainz Ooal Gown, et attirer l'attention d'autres joueurs éventuels, transféré comme lui dans ce nouvel univers.

Le matériel d'origine est une série de romans jeunesse japonais publiés depuis 2010, avec ce thème de passage sans retour vers le monde du jeu vidéo. Ce n'est ni un concept nouveau, ni la première histoire à être adaptée en anime. L'approche est cependant originale avec un acteur principal dont nous ignorons le nom et qui s'identifie rapidement à son personnage dans le jeu, dont l'aspect est effrayant et n'a rien de la beauté d'un jeune premier. Ce n'est pas non plus un héros et s'il adopte une position plutôt positive et morale, ses sorts et ses sbires proviennent des univers démoniaques et lui-même, ne se prive pas pour massacrer ses ennemis bien plus faibles que lui. Non seulement il est prisonnier de son corps virtuel mais en plus, il a adopté le même esprit et ne ressent rien à la vue d'humains massacrés. Cela lui fait le même effet que voir disparaître des insectes.   

Monster Musume no Iru Nichijô

Les chimères sont devenues une réalité au Japon, avec la révélation au grand jour de l'existence de créatures moitié humaines moitié animales, qui sont désormais officiellement intégrées dans la société humaine depuis trois ans, via des familles d'accueil. Miia a le tronc d'une jeune fille mais tout son bas est un corps géant de serpent. L'agent Smith l'a confié aux bons soins de Kimihito Kurusu, qui habite une belle demeure et qui ne s'attendait pas vraiment à jouer les hôtes. Miia s'amourache rapidement de Kimihito, qui a du mal à garder la tête froide, sachant qu'il y a des limites à ne pas franchir dans leur relation, sous peine d'enfreindre une loi qui régit leur cohabitation.

Comme si cela ne suffisait pas, la maison de Kimihito se transforme en véritable arche de Noé avec l'arrivée de nouvelles locataires féminines fantastiques, sous la houlette ou pas de l'agent Smith, qui sait se faire respecter et n'accorde aucune place aux objections du garçon.

La série est tirée du manga éponyme, qui fait la part belle au fan service, avec des créatures à la fois sauvages et plus directes dans leur approche du mâle. L'originalité est la variété et la particularité des chaque espèce, non seulement physiquement mais aussi au niveau de l'intellect, qui aboutit à des situations amusantes. Le début est cependant tristement ordinaire avec l'arrivée progressive des protagonistes qui forment un harem autour du héros.

Aoharu x Kikanjû

La présidente du bureau des élèves, Hotaru Tachibana, est le fer de lance de la justice mais elle peut se montrer très violente, capable de battre les voyous à la bagarre, grâce à sa maîtrise des arts martiaux et sa force brute. Elle s'habille comme un homme et beaucoup la prennent pour un garçon, à commencer par son nouveau voisin de palier, Masamune Matsuoka, qui travaille dans un établissement haut standing en tant qu'hôte.

Dès leur premier contact, le comportement de Masamune exaspère Hotaru, qui, à cause d'un quiproquo, finit par défier le jeune homme en duel. Alors qu'elle pensait se bagarrer en bonne et due forme, le combat se passe en fait en airsoft, avec des armes factices qui projettent des billes de plastique. À ce jeu, Masamune se révèle le plus expérimenté mais il remarque les excellents réflexes de son adversaire et veut engager Hotaru dans son équipe, sans soupçonner le mois du monde que c'est une fille.

Il s'agit également d'une adaptation de manga, qui joue sur la popularité de l'airsoft au Japon. Le rôle androgyne d'Hotaru est sans doute pour corser l'histoire et pigmenter les différentes relations entre les personnages mais cela n'est guère crédible. 

Jitsu wa Watashi wa

Asahi Kuromine est incapable de mentir correctement et encore moins de garder un secret. Avec un tel livre ouvert, toute la classe au lycée est au courant qu'il est amoureux de Yôko Shiragami, une belle élève, pas antipathique  mais qui reste plutôt distante avec ses camarades. Elle arrive très tôt le matin et repart la dernière, le soir, et ne mange jamais avec les autres à midi.

Un jour, encouragé par ses amis, Asahi décide de lui déclarer sa flamme et se rend dans la classe où elle est reste seule à la fin de la journée, alors que tout le monde est déjà sorti. En pénétrant dans la salle, il la surprend er découvre qu'elle n'est pas tout à fait humaine. Démasquée, Yôko s'apprête à dire ses adieux et quitter définitivement le lycée mais Asahi lui promet de ne rien dévoiler. Sur le coup de l'émotion, il en oublie sa déclaration et de toute manière Yôkô le coupe dans son élan en le rangeant dans la catégorie ami.

Conserver le secret de Yôkô est un véritable challenge pour Asahi mais la belle ne s'inquiète pas plus que cela et elle est contente d'avoir enfin un ami, qui connait sa vraie nature. De plus, il s'avère qu'elle ne soit pas la seule créature fantastique qui fréquente le lycée.

Le tome le plus récent du manga d'origine a fait un score honorable en entrant dans les quarante meilleures ventes de bande dessinée au Japon. Le dessin des personnages surprend un peu et la trame est aussi classique avec la mise en place du harem autour du lycéen. En revanche, les différents protagonistes sont plutôt bien trouvés et contribuent chacun au récit à leur manière, que ce soit pour appuyer l'humour ou apporter une touche un peu plus sentimentale.

Akagami no Shirayuki-hime

Shirayuki est herboriste mais ses cheveux rouges attirent la convoitise des autorités locales qui la voient comme concubine idéale pour le prince Raji. La jeune fille décide de tout quitter et de s'enfuir. Au cours de son périple, elle s'installe pour la nuit devant une demeure a priori abandonnée au milieu de la forêt, avant de se faire réveiller au matin par les occupants venus s'installer dans cette maison secondaire. Il s'agit ni plus ni moins que du prince Zen, le monarque du pays où elle est maintenant.

Elle obtient la protection du prince et son amitié, mais une fois en ville, elle recherche un emploi d'herboriste. Il n'y a pas de poste ouvert à la grande pharmacie de la cité mais un concours permet d'intégrer l'équipe qui travaille au château au service de prince. Elle décide de s'y inscrire, bien décidée à réussir l'examen sans user de l'amitié de Zen, qui aurait pu l'enrôler d'office.

Il est étonnant d'avoir eu à attendre aussi longtemps pour un shôjo manga qui a débuté en 2006 et dont les tomes se vendent aux alentours de 40 000 à 50 000 par semaine, ce qui le place dans le top 10 des charts. L'histoire est à l'image du titre avec un aspect conte de fée, qui peut paraître mièvre et pas très crédibles par moment, mais la série dégage une atmosphère tranche de vie qui requinque et sans prétention. Le travail de Bones est soigné, agréable à l'œil mais aussi aux oreilels avec une excellente bande originale composée par Michiru Oshima, à qui nous devons les musiques de Fullmetal Alchemist, The Weathering Continent ou encore Patema Inverted.

Charlotte

Très jeune, Yû Otosaka a découvert qu'il pouvait prendre possession du corps des autres pendant quelques secondes, et il en tiré profit jusqu'à présent, notamment en trichant aux divers examens qui jonchent sa scolarité. Il a ainsi intégré un lycée prestigieux et fort de son aura, il est parti à l'assaut des plus belles filles de l'établissement. Aucune ne résiste à son charme.

Il est cependant démasqué par Nao Tomori, la présidente du bureau des élèves dans une autre école, l'académie Hoshinoumi. Le retour sur terre est d'autant plus douloureux que Yû est carrément obligé de rejoindre le lycée de Nao et de déménager avec sa jeune soeur dans les logements étudiants associés. Le jeune homme est enrôlé au bureau des élèves pour aider à démasquer les autres personnes qui sont dotés de pouvoirs surnaturels, qui pourraient en faire un mauvais usage ou bien se retrouver dans le collimateur de scientifiques peu scrupuleux, capable de les transformer en rat de laboratoire.

Le titre est attendu car c'est un nouveau projet écrit par Jun Maeda, l'un des piliers de Key, l'éditeur de visual novels. Il avait guidé un projet similaire avec Angel Beats en 2010 et le voici de retour avec une nouvelle histoire bien rythmée,  mettant en scènes des lycéens avec des pouvoirs magiques. L'ambiance est à la comédie et aux situations rocambolesques, et les enjeux ne sont pas très élevés mais plusieurs éléments dramatiques pointent leur bout de nez ci et là.

Gate Jieitai Kanochi nite Kaku Tatakaeri

Yôji Itami se rend à Ginza pour une vente de dôjinshi,  quand un portal inter dimensionnel fait son apparition et que des soldats en armure font leur apparition et massacre les gens sur leur passage. Cependant, les forces de police puis l'armée parviennent à repousser l'assaut, tandis que Yôji se montre héroïque pendant les combats.
Encensé par les médias, il finit par être nommé officier au sein de l'armée et quelques mois après la bataille de Ginza,  fait partie du corps expéditionnaire en charge de traverser le portal dans l'autre sens et d'en apprendre plus sur le monde qui se trouve de l'autre côté. À peine le passage est franchi qu'un nouvel affrontement éclate avec le comité d'accueil ennemi posté devant l'ouverture.

La série de romans d'où est tirée l'histoire, a commencé à être publiée en 2010 et comporte une dizaine de tomes. L'autre monde est teinté d'heroic fantasy avec de la magie, des dragons, des elfes et d'autres créatures fantastiques, où les fans otaku sont aux anges. Il y a un parfum d'Outbreak Company et de comédie dans l'atmosphère mais en parallèle, il se déroule quelques horreurs dans les premiers épisodes. Même si la production évite de montrer des scènes gore, un nombre important de civils est massacré à Ginza et la première bataille dans le monde parallèle se solde par des dizaines de milliers de morts dans le camp des autochtones. J'ai toujours du mal avec la légèreté de ton employée dans ces situations et avec le mélange des genres, où humour et drame se côtoient : Par exemple, après le carnage à Ginza, la réflexion humoristique de Yôji est de se lamenter d'avoir raté la vente de dôjinshi…  L'histoire reste cependant captivante, avec des protagonistes charismatiques, même si nous n'échappons pas au harem réglementaire de jolies filles autour du héros.

Classroom Crisis

Kirishina Corporation est une entreprise aérospatiale tellement importante qu'elle a son propre campus universitaire sur Mars, où vivent ses élèves et ses chercheurs. La classe A-Tech réunit un professeur et des élèves capables de mener à bien un programme spatial complet, en poursuivant une tradition initié par les fondateurs de la compagnie.
Nagisa est le jeune prodige de la famille Kiryû et son frèere aîné n'est autre que le directeur exécutif de Kirishina Corporation. Après des succès au quatre coins du système solaire, il est inscrit à l'académie et mis à la tête de la section A-Tech. Sa mission est de mettre un terme aux activités de la classe, tout en sauvant les apparences, afin de faire des économies substantielles. Le professeur principal de la classe, Kaito Sera, entend bien contrecarrer ses plans.

À part sa qualité technique et son jeu de couleurs, l'histoire extravagante du premier épisode ne m'avait pas convaincu mais la suite est mieux construite et cohérente, avec un Nagisa pas pressé de fermer la section A-Tech et plus enclin à jouer le jeu du chat et de la souris avec son frère, qui dirige l'entreprise.

Jôkamachi no Dandelion

Les Sakurada sont une famille nombreuse avec 9 enfants qui vivent sous le même toit. À l'extérieur, la maison n'est pas particulière si ce n'est que le chef de famille Sakurada est le roi du pays. Il a voulu que les siens ait une vie normale et ses enfants fréquentent les mêmes établissements que ses citoyens. Il n'y a pas de gardes de corps autour d'eux, car un système de caméras de surveillance quadrille chaque recoin de la ville, et en plus chaque enfant possède des pouvoirs surnaturels.

Le royaume a décidé d'organiser une élection dans un an, pour décider de l'héritier officiel et la campagne est lancée. Les favoris sont Kanade, qui est vice-présidente du bureau des élèves au lycée et Shû, le garçon ainé de la famille. La plus timide, Akane, qui voudrait échapper à cette corvée, découvre cependant que Shû n'a pas non plus envie de devenir roi mais qu'il serait aussi opposé au couronnement de Kanade.

La source initiale est un yon-koma – un manga avec des histoires en 4 cases – et cela se répercute sur la série où chaque épisode de la série comporte deux à trois chapitres indépendants. L'idée de l'élection est du grand n'importe quoi mais les différents pouvoirs et le nombre de personnages permettent de varier les récits. Ceux-ci sont malheureusement très inégaux et certaines histoires sont vraiment sans intérêt.  

Chaos Dragon

Nil Kamui est un état insulaire envahi par les armées de Kouran, qui occupe un large tiers ouest du pays. Le tiers des terres situées à l'est sont sous la protection des forces de Donatia, l'allié historique de Nil Kamui, mais Donatia se contente de défendre ses places fortes et évite l'affrontement direct avec Kouran. L'étrange bande de territoire, encore théoriquement libre, n'est pas en meilleure posture. Elle subit les ravages répétés du dragon rouge, qui était pourtant le protecteur naturel de Nil Kamui et qui détruit désormais tout sur son chemin.

Ibuki est l'héritier légitime de la famille royale de Nil Kamui. Pacifiste, il s'est cependant placé en retrait sur ses prétentions au trône et accepte de facto l'occupation par Kouran, en espérant que la guerre se termine le plus vite possible, pour que son peuple arrête de souffrir. Agito, à la tête des rebelles, ne l'entend pas de cette oreille et implique Ibuki dans un incident avec un général de Kouran. Le garçon révèle alors un puissant pouvoir mais il doit en payer le prix.

L'intrigue prend l'allure d'une quête d'heroic fantasy, à laquelle participe Ibuki, qui évolue au fil des épisodes pour prendre son destin un peu plus en main. Le rappel en boucle de la situation politique est fatiguant mais le scénario tient la route jusqu'à présent, avec une ambiance morbide suite aux sacrifices que doit consentir Ibuki pour activer son pouvoir.   

Gangsta

Worick Arcangelo travaille avec son acolyte Nicolas Brown dans les bas-fonds d'Ergastulum. Les quartiers malfamés de la ville sont pris en main par la mafia et les différents gangs. Les deux hommes enchaînent les contrats tantôt pour les uns ou pour les autres, travaillant même pour la police locale qui leur commandite de procéder au nettoyage d'un groupe, femmes y compris.

Suite à une de leurs opérations, ils recueillent Ally, une prostituée qu'ils engagent comme leur secrétaire. Celle-ci découvre la vie de ses employeurs : Worick est la tête pensante et n'hésite pas à manier une arme mais son métier premier est d'être gigolo. Le véritable expert est Nicolas, qui, bien que sourd, est un combattant hors pair en n'ayant qu'un sabre à sa disposition. Comme beaucoup d'homme de main dans la région, il a développé des capacités surhumaines grâce à une drogue spéciale.

Il est intéressant que l'adaptation du manga ait échu à Manglobe, qui peut nous resservir un Samurai Champoo like, avec des personnages qui restent non-chalants alors qu'il se passe ou qu'ils font des choses horribles. Dans Black Lagoon, Rock découvre le monde de la pègre depuis son regard de citoyen normal. Ici, Ally est loin de ce profil innocent et chacun cherche sa voie, sans savoir s'il y aura le moindre échappatoire.

Malgré la violence sous-jacente et la misère ambiante sur fond de prostitution, l'ambiance parvient à conserver une certaine légèreté, avec des personnages sympathiques et des affaires bien rythmées. En revanche, il est dommage d'avoir une qualité d'animation en dents de scie.